La nuit du chasseur ( R.p avec Sylves Véline ) [sans réponse]

Ilya la grande et magnificiente capitale du monde d'Ilmer. Ville immense, rassemblant des populations diverses de richesses, classes, confessions et races diverses. Les commerces y sont plus riches et plus variés que dans n'importe quelle autre partie du monde? En son sein elle abrite bien des trésors, des intrigues et des merveilles d'architecture. Le soir lorsque que toutes ses lanternes s'allument et qu'elle brille dans la nuit, c'est un spectacle féerique et un peu fantomatique à la fois. Un spectacle que l'on apprécie encore plus lorsqu'on la voit de loin dans la plaine, loin de ses murs. Gwenaëlle appréciait la capitale. Elle avait pour elle de nombreux avantages dont le fait de lui fournir un garde manger assez conséquent. Cependant, de par son éducation nobilière en cadre bucolique, elle préférait la nature. Cette nuit elle avait besoin d'évasion. Au crépuscule, elle avait franchi les murs de la cité et alors que la nuit tombait, elle regardait au loin la fière Ilya, à l'orée d'une forêt. Au sein de ses murailles, elle pouvait se faire oublier parmi la multitude des citoyens. Cependant elle se livrait régulièrement à des excursions en pleine nature afin de montrer à Ilmer que le brigand redouté qu'elle était rôdait encore. Ce n'était certes pas toujours pratique car elle devait parfois attendre toute une journée que la nuit tombe pour parcourir une étendue découverte, mais le frisson de la liberté et du spectacle valait bien cela. Ce soir, l'Ombre rouge allait renaître.

Gwenaëlle tourna les talons et s'enfonça dans la forêt. Grimpant aux arbres, elle sauta de branche en branche, filant à travers la nuit. Le vent soufflait fort ce soir, lui rapportant toute sorte de senteurs, animales et végétales. Quelques mètres plus tard, ses sens aiguisés de vampire lui portèrent une nouvelle odeur, une odeur humaine. Tout en sautant, elle chercha à en déterminer la provenance. S'immobilisant en haut d'un arbre, sa silhouette se découpant dans la lumière pâle de la Lune, elle regarda en contrebas. Un chariot tiré par deux chevaux avançait rapidement. Il était suivi par deux cavaliers armés d'épées et d'arbalètes. Sur le chariot se trouvait seulement le cocher armé lui aussi d'une épée. Au vu de l'escorte, il devait transporter un quelconque tribut d'or. Gwenaëlle sourit, puis sauta avec grâce de l'arbre sur lequel elle était. Sa silhouette vêtue de rouge traversa le ciel telle une ombre pourpre au milieu des feuilles balayées par le vent. Elle atterrit sur l'arrière du cheval du cavalier le plus en arrière. Celui ci eu à peine le temps de sentir un souffle qu'il était transpercé dans le dos par une dague. Le crocs de la jeune vampire se refermèrent sur son coup. Elle goûta au délice du sang frais sur le cheval galopant toujours et sentit affluer en elle toute la force qu'il lui procurait. Puis elle laissa tomber au sol sa victime inerte. A ce bruit l'autre cavalier se retourna et l'apercevant épaula son arbalète et tira. Gwenaëlle se redressa sur sa monture et d'un saut esquiva le trait. Puis d'une pirouette gracieuse elle se reçu sur la croupe du cheval de son adversaire et d'un mouvement croisé lui trancha la gorge à l'aide de ses deux dagues. Le conducteur de l'attelage voyant ce spectacle fit siffler son fouet pour accélérer mais le cheval de la vampire, moins chargé fut bientôt sur lui. Elle sauta alors. Le garde avait saisit la poignée de son épée mais il n'eut pas le temps de dégainer que déjà la lame de Gwen s'enfonçait dans son coeur. Elle retint le corps de sa victime d'une main et de l'autre saisi la longe et tira dessus pour faire ralentir le chariot jusqu'à le faire s'arrêter complètement. Elle se pencha alors, presque amoureusement sur le corps de sa victime. Soudain, le vent souffla plus fort portant une odeur nouvelle, une odeur humaine, presque imperceptible. Elle n'aura pu la détecter si elle n'avait été aussi proche. Tenant toujours ses deux dagues, elle se releva fixant le bosquet qui lui faisait face. Il semblait vide, mais elle y devinait une présence...

Gwenaëlle se concentra plus précisément pour tenter de repérer la position de l'autre personne à son odeur. C'est alors qu'elle perçu plusieurs odeurs dans d'autre direction. Etait elle tombé une embuscade de bandits de grand chemin ? L'or attise les convoitise. Non ce n'était pas ça. Quelque chose clochait. C'était ça ! Elle ne percevait pas plusieurs odeurs différentes mais plusieurs fois la même odeur. Un leurre donc, une ruse bien connue de chasseur. Le vrai avait sans doute pris soin de camoufler sa propre trace olfactive et la guettait, tapi quelque part. Or le meilleur endroit pour surprendre sa proie, c'était à contre vent. Il était derrière elle. Un sifflement bref se fit entendre, Gwen se retourna juste à temps pour dévier d'un rapide coup de dague le carreau qui sans cela l'aurait transpercé à coup sûr. L'autre était donc équipé d'une arbalète et manifestement n'avait pas de tendres attentions à son égard...


C'était hélas l'inconvénient de la nature par rapport à la ville. Ce terrain faisait le jeu des garous des druides et des elfes. Avait elle affaire à l'une de ses races ? Peu probable. Les garous par leur sang animal usent plus de leurs dons conférés par leurs totems pour combattre. Un garou lui aurait donc certainement déjà sauté dessus. Les druides usent en général peu des armes et s'en remettent aux esprits. Quand aux elfes ils affectionnent l'arc dont leur habilité avec cette arme est meurtrière. Le fait de poser des pièges, cette ruse, ça sentait l'humain à plein nez. Etait ce un bon point ? Au moins ce n'était pas un arme dont l'habilité au combat les rends sacrément coriaces. En plus ils ont la mauvaise manie de transformer des parties de leur corps en arme ce qui réserve souvent de très désagréables surprises au combat rapproché.
Quel qu'il soit, son ennemis avait attendu qu'elle élimine les gardes. Soit il en avait après l'or et s'épargnait ainsi une peine inutile, soit tout s'était passé trop vite pour qu'il puisse réagir. Soit, et là c'était moins encourageant, il en avait après elle seule, et le reste lui passait par dessus la tête.

Quel qu'il soit, elle allait bientôt être fixée.

_ "Eh bien, eh bien" fit elle "Je dois dire que c'était bien tenté. Pourquoi ne sors tu pas de cachette, histoire de faire les présentation ?"

Évidement... pourquoi ces bêtes ne voulaient jamais mourir facilement... dévier u carreau d'arbalète, ou elle était très chanceuse, ou elle était doué, dans les deux cas ce n'était pas un problème j'avais l'habitude... J'armais silencieusement un autre carreau tout en fixant ma proie... habile et rapide, attentive, nan elle était parfaite, le jeu allait être plaisant et l'exécution jouissive... je passais ma langue sur mes lèvres... oui cela allait être magnifique, mais elle allait tout de même succomber à ma lame.

Je tirais un deuxième carreau dans sa direction, visant la jambe cette fois ci, avec un peu de chance elle ne s'y attendrait pas, dans le pire des cas cela lui indiquerait ma position, et l'énerverais... ce qui n'était pas vraiment pour me déplaire. Sans prendre le temps de voir si mon tir avait atteint sa cible je me laissais tomber de l'arbre et commençais a courir sans vraiment faire preuve de discrétion, tout l'art d'un piège est d'attirer sa proie... je doute que la fierté de la créature lui permette de me laisser fuir après deux attaques aussi lâche... Au pire j'aurais put l'étudier un peu.

Je courrais dans la forêt... je savais qu'elle me rattraperait... la question était de savoir en combien de temps, et surtout si elle chargerait malgré l'odeur d'amadou qui devait emplir le secteur pour elle... voyons si elle était prudente ou non après tout la chasse peut bien prendre plusieurs jour, la récompense n'en était que plus grisante. Le tout était de faire en sorte que la bête se sache traqué. Une fois cela fait la paranoïa ferait le reste.

Je finis par m'arrêter... J'étais en place, je ne pensais pas arriver à la bruler vive, mais les vampires ont peu de faiblesse, de ce fait ils ont peur de ces dernières comme de la peste, mettre le feu à tout devrait me permettre de m'en sortir en cas de problème... et au pire je l'emporterais avec moi... oui ça restait une bonne idée... enfin tous les rejoindre en emportant une de ces horreurs avec moi... Je tirais mon épée de son fourreau et attendit... elle n'allait probablement pas tarder, et à l'instant ou elle arriverait la lutte serait rude.

Un silence pesant suivit son invitation. Le vent souffla dans les feuilles mais personne ne répondit ni ne se montra. Pourtant quelqu'un était là, le carreau en était la preuve. L'autre était peut être timide qui sait ? Ou alors il avait reconnu l'Ombre rouge et n'osait plus se montrer ? Peu probable. Elle devait bien admettre que si dans les montagnes sa réputation aurait pu avoir cet effet ci, ici non loin d'Ilya elle n'était qu'un oisillon comparée à d'autres bandits cent fois plus redoutés et plus horribles qu'elle ne pourrait jamais rêver l'être. Soudain la réponse jaillit littéralement des bois sous forme d'un nouveau trait d'arbalète. Celui ci manqua de peu de se figer dans sa jambe et elle ne dut qu'à un rapide écart sur le côté de ne pas l'accueillir dans sa chair. La flèche venait cependant de lui indiquer le position de son attaquant. Elle avait fusé d'un arbre avec rapidité mais moins précise cependant que la première. S'ensuivit un bruit de chute assez léger. Intéressant, son adversaire n'était donc pas aussi lourd qu'elle l'avait imaginé. Peut être était il comme elle du genre à préférer l'agilité à la force. En tout cas il ne s'était pas montré. Mais il était utopique de penser qu'un chasseur de quelque espèce qu'il soit se mette à découvert sur votre invitation, si courtoise fut elle.

Elle entendit ensuite des bruits de course dans la forêt et le bruissement caractéristique des feuilles et branchages s'écartant sur une personne en fuite. Gwen resta d'abord interdite face à ce bruit. Mais le peu de discrétion dans sa foulée de l'autre ne laissant planer aucun doute : il s'enfonçait dans les bois. Avait il tiré une flèche pour couvrir sa retraite avant de détaler comme un lièvre ? En tout cas il n'était plus là et elle ne risquait donc pas dans l'immédiat de se prendre une flèche. Que faire ? Le poursuivre ? Mauvaise idée songea t elle. Si il s'agissait bel et bien d'un chasseur, il y avait fort à parier qu'il avait semé aux alentours des pièges en quantité. Le chemin derrière elle était sûr, elle l'avait déjà parcouru à l'aller. Elle se dirigea donc vers le chariot immobiliser, crocheta rapidement la serrure et s'empara des deux sacs d'or qu'elle noua ensemble avant de les placer devant la selle d'un des deux chevaux. Puis elle sauta à califourchon sur sa monture avant de lancer en l'air :

_ "Bon eh bien, j'ai pas tout compris mais je tiens là ma chance, faut pas m'en vouloir l'ami. Allez, à la prochaine !"

La nuit était encore jeune mais pas d'imprudence. Elle éperonna son cheval et fila tel le vent vers Ilya.