Lorsque la lune se lève. [rp avec Eira]

Ce n'est que les nuits de pleine lune que la bête qui vit en chacun se réveil complètement...

Le soleil couchant qui descendait lentement derrière les montagnes peignait la majestueuse Ilya de teintes chaudes et orangées. C'est à cette heure que la plupart des citoyens rentraient chez eux après avoir fermé leurs échoppes ou leurs commerces. Tous finissaient leur journée, tous se préparait à une nuit de repos bien méritée.
Mais pas Akin. Assis sur le toit d'une des dernières maisons de la ville, prêt du mur ouest, les pieds dans le vide, il jetait des regards absents à la boule orangée qui lançait ses derniers rayons sur la ville depuis ses montagnes.
Le garou s'était toujours demandé où allait le soleil lorsqu'il se couchait. Avait il une cachette à lui avec un coussin et un monticule de paille douillet? Partait il en exploration nocturne? En tout cas, il semblait toujours vouloir esquiver la lune. Peut être que les deux astres étaient timides et avaient peur de se rencontrer? Même lorsque lune était pleine, plus belle que jamais, le soleil ne venait pas lui dire bonjour.
Car oui cette nuit, c'était la pleine lune. Raison pour laquelle Akin n'était pas en train de trainer dans les rues ou à jouer sur les toits du centre ville. Il savait très bien ce qui allait ce passer lorsque les derniers rayons du soleil auraient fuit derrière les montagnes. Tout les mois environ, ça se déroulait de la même manière. Mais le garou n'avait pas peur. Il n'avait plus peur. Ça faisait longtemps qu'il s'était habitué à ces transformations, et depuis il avait réussi à transformer sa crainte et son dégoût en une certaine euphorie.
Pour le moment, il était calme et laissait ses pensées vagabonder à l'horizon, là où se trouvaient tout les endroits qu'il n'avait pas encore découvert. Des lieux, des paysages qui n'attendaient que lui pour montrer toute leur beauté et révéler tout leurs mystères. Akin le savait, le temps allait bientôt venir où il allait quitter cette ville. Après presque une année passée ici, il avait finit par s'attacher à Ilya: ses dédales de rues, ses toits assez rapprochés pour pouvoir sauter dessus, ses nombreuses échoppes et étalages, toutes les possibilités de jeux qu'elle offrait...
Mais il ne pouvait pas rester ici éternellement. Il voulait voyager, voir le monde, rencontrer des gens bizarres, goûter des poissons différents... Son départ ne tarderait pas à venir, même s'il avait toujours cette impression d'avoir encore quelque chose à trouver ici.
A coté du garou, Fillan s'étira et bailla. Puis il se frotta en ronronnant contre les côtes de son ami. Sans détacher son regard de l'horizon, Akin le gratta derrière les oreilles en souriant. Au moins il ne serait jamais seul lors de ces voyages futurs.

Lorsque les derniers rayons de soleil disparurent complètement et que le soleil prit une teinte bleue-sombre, le garou se releva et s'étira. Puis il guetta le ciel pour repérer l'astre nocturne, resplendissant par sa lumière et son cercle parfait. Ca n'allait pas tarder, bientôt il courrait dans les plaines d'Ilya pour se rendre au lac qui touchait la ville. C'était toujours là qu'il se rendait lorsque que sa métamorphose était complète. Il adorait courir autour de l'étendu d'eau brillante avec Fillan.

Sentant son instinct primaire s'éveiller, le garçon descendit du toit et s'approcha de la ruelle sur gauche, où étaient amassés des tonneaux et des caisses en bois. A cette heure, les portes de la ville étaient toujours fermées. Mais le garou connaissait les nombreux passages secrets qui permettait de passer les épais murs.
Il ouvrit un tonneau précis et sauta à l'intérieur, suivi par le chat noir. Les deux comparses dégringolèrent alors dans un tunnel sombre. Il mirent finalement le pied sur un sol boueux. Devant eux un couloir remontait en pente douce. Akin l'emprunta en courant. La bête qui sommeillait en lui s'éveillait doucement, repoussant ses réflexes humains de plus en plus loin.
Ils sortirent finalement à l'air libre, alors que la pleine lune commençait à faire son apparition dans le ciel. Il marchait désormais sur de l'herbe douce. Derrière lui se dressaient les imposants murs de la cité. Et devant lui s'étendait une plaine dont les herbes courtes s'agitaient sous l'effet d'une brise nocturne. Et plus loin s'étalait le fameux lac.
Akin se mit à sourire. L'euphorie commençait à monter en lui, la transformation n'allait pas tarder.
Concentré sur le ciel de plus en plus sombre, Le garou ne vit pas la personne qui s'approchait de lui par derrière, silencieuse comme un fantôme...

La lune.
Elle avait toujours attiré la fantôme. Mais lorsqu'elle était à son zénith, elle ressentait toujours cette violente pulsation. Il fallait qu'elle cours, qu'elle file sous ses rayons, qu'elle redevienne une fois encore, juste un temps cette louve sage et sereine qui ne demandais qu'à sortir.
Mais la Eira restait Eira, et sous forme animale elle n'avait pas plus de souvenir, juste peut-être plus de réflexes ancestraux, de ces échos de son passé de vivante .
Le lac.
Poussée par un de ces réflexes incontrôlables et alors que la transformation ne tarderait plus, Eira décida qu'elle devait se rendre là-bas. La fantôme songea alors que la transformation était instantané, un instant elle était fantôme et la seconde d'après elle était louve. Mais toujours fantôme. Une louve-fantôme. Eira savait que la transformation était différente, qu'elle ne se passait pas de la sorte auparavant, mais elle préférait ne pas chercher plus loin, elle devenait louve-fantôme, point.

Les lacs, elle avait raison de s'y rendre. Eira le reconnut à l'odeur bien avant de l'entendre, ou bien entendue de l'entendre. Elle était parfaitement dans son élément ici, ses pattes argentées (grâce au rayons de la lune), frôlaient le sol, sans plus de bruit qu'un bruissement de vent. Sa silhouette lupine se découpait près de l'eau, éveillant la fantôme sous un nouveau jour (une nouvelle nuit).
Eira hésita un instant, comment devait-elle le surprendre ?

Akin se retourna sur le museau blanc-argenté d'Eira, qui semblait sourire (un sourire canin), elle se laissa tomber sur ses pattes-arrières, attendant que le garçon-chat finisse d'être chat. Elle attendrait avec Fillan se demandant s'il lui ressemblerait.
Poils courts et gris, yeux verts, petite taille et corps félin, le garçon devint complètement chat. Finalement il ne ressemblait pas exactement à Fillan, même si en réalité Eira les identifiait à présent autrement que par la vision. Ils formaient un tout de son, d'odeur et de signaux, sans compter leurs esprits.

« Chatlut! »
Eira aimait bien parler sous sa forme lupine elle trouvait cela tellement loufoque et inappropriée qu'elle ne pouvait s'empêcher de le faire de temps à autre. Toutefois elle laissa bien vite la parole humaine de côté. Ils étaient animaux à présenta alors autant profiter au maximum de ce changement bénéfique.
Eira eut a nouveau son sourire de loup, adressa un signe discret a Fillan pour le prévenir de sa farce prochaine, fonça sur Akin désormais plus petit qu'elle, l'attrapa délicatement dans sa gueule par la peau du cou, afin de ne pas lui faire de mal, et dans un mouvement de joie fébrile s'élança droit sur le lac.

Étrangement Eira n'avait aucun problème pour toucher les choses ou les personnes sous sa forme lupine, aussi ils percutèrent la surface de l'eau presque en même temps. La fantôme lâcha toutefois son ami assez vite afin de lancer un japement-hurlement qui pouvait être assimiler à un rire.

S'ébrouant de tous ses poils Eira se mit alors à flotter sur l'eau en continuant de rire et en regardant Fillan sur la rive qui semblait lui aussi bien s'amuser de la situation.



HJ:désolé pas trop inspirée....

Alors qu'il entamait sa transformation, à commencer par ses pupilles qui rétrécirent à vu d'oeil, Akin sentit un frôlement impersceptible pour un humain, mais pas assez pour un garou lui souffler sur la nuque. Il fit rapidement volte-face, et se retrouva né à né avec une louve argentée. Mais pas n'importe quelle louve argentée: la seule louve argentée qui dégageait une aura familière.
Akin la regarda avec surprise en penchant la tête sur le coté, alors que des moustaches commençaient à lui pousser sur les joues. Comment l'aura d'Eira s'était retrouvée dans cette louve?
Est ce que la louve aurait mangé Eira?
La créature argentée retroussa alors légèrement les lèvres dans ce qui semblait être un sourire canin. Akin comprit alors: la louve n'avait pas mangé Eira, elle était Eira.
Ravi, Akin eut un large sourire joyeux et failli sauter sur la louve, mais se ravisa en se rappelant qu'il était en pleine métamorphose et qu' Eira et lui risquaient de se retrouver empêtrés dans ses vêtements.
Il attendit alors patiement que sa transformation s'achève, ce qui ne tarda pas. La partie inférieure de son visage s'alongea, et, tandis qu'il se courbait et qu'une queue commençait à lui pousser, il se mit à rétrécir. Finalement un pelage gris soyeux lui poussa sur la peau et quelques secondes plus tard il s'extirpait de ses vêtements tombés par terre.
Satisfait, Akin le chat s'étira et se gratta l'arrière des oreilles avec la patte droite. Ses yeux verts croisèrent ceux d'argent de Eira la louve et, alors que Fillan venait le renifler en ronronnant, il constata avec étonnement grâce à ses sens aiguisés comme jamais que celle n'avait pas d'odeur, mais une aura puissante, marquante. Le garou en fut impressionné.

« Chatlut! » lança la louve en langage humain, apparemment ravie et amusée de pouvoir parler cette langue en état de métamorphose.

Akin répondit par un ronronnement qui ressemblait à un rire joyeux.
Puis le chat entreprit de faire sa toilette en se léchant la patte et la passant derrière ses oreilles. Ainsi il ne pu voir le plan machiavélique qui se mit en marche à son insu entre Eira et Fillan.
Il eut un sursaut et son pelage se dressa lorsque la louve couru sur lui. Mais il n'eut pas le temps de faire quoi que ce soit qu'elle l'attrapait déjà par peau du cou comme un chaton et s'élança vers le lac.
Surpris et un peu désarçonné, Akin se laissa balloter en regardant devant lui, dans une attitude très ridicule. Ce n'est que lorsqu'il senti l'eau froide du lac le tremper de la tête aux pieds qu'il s'agita enfin dans tout les sens en pousser un miaulement de surprise, qui fut accueillit par un jappement de rire de la louve.
Bien sûr Akin n'avait jamais eut aucun problème pour nager et, contrairement à Fillan, il n'avait rien contre l'eau, mais la plaisanterie dont il avait fait les fraies allait devoir trouver vengeance.
Avec un sourire machiavélique, il flotta doucement jusqu'à son amie en agitant régulièrement les pattes, silencieux comme un fantôme.
Puis arrivé à son niveau, il prit appuie sur un rocher aquatique plus haut que les autres et bondit sur elle en poussant un miaulement de guerre qui aurait équivaut à « Taïauuut! » en humain.
Son attaque de ninja expert fonctionna et il atterrit pile sur la tête de la louve argentée ce qui eut pour but de la faire plonger sous l'eau. Ravie de la réussite de sa revanche, Akin prit la fuite aussi rapidement que ses pattes le lui permirent, poursuivi par la louve.
Ils passèrent un certain temps à nager et s'asperger dès qu'ils le pouvaient. Finallement, le pelage gorgé d'eau, il revinrent lentement vers la berge où Fillan les attendait toujours.
En le voyant, Akin fit un rapide signe de tête à Eira en sa direction, baissa l'oreille gauche, frappa la surface de l'eau d'un petit coup de patte et émit un miaulement léger. En langage animal, il venait d'indiquer à son amie que le chat noir n'aimait pas l'eau et lui proposer d'arriver sur la berge et de le pousser dans le lac.
Ronronnant, il fixa la louve en guettant une quelconque approbation.
Au font de lui, Akin était plus heureux que jamais. Ses transformations mensuelles lui procurait toujours une sensation d'extase et un frisson de liberté sans limite. Mais ce sentiment habituel n'était rien en comparaison de ce qu'il éprouvait cette nuit là. Non seulement il était de nouveau en compagnie d'Eira-la-fantôme-qui-fait-peur-aux-gens-même-que-c'est-trop-la-classe pour le plus grand plaisir de leurs facéties, mais en plus il venait de découvrir qu'elle même vivait ces transformations animales et qu'une sorte de lien invisible se traçait du même coup entre eux. Un lien que seul permettait leur nature de chat et de loup. Un lien à la fois semblable et différent de celui qu'il avait naturellement avec Fillan, son comparse de toujours.
Ronronnant de plus belle, Akin observa la réaction de la louve tandis que tout deux arrivaient vers la berge, sous l'œil amusé de la pleine lune.