La maison hantée ( Rp avec Eira )[terminé]

La maison hantée

Assis sur un banc à l'ombre d'un étal, Leïf observait la rue. Le crépuscule tombait sur la ville, mais de nombreux passants arpentaient encore les rues et les cris des quelques marchants ambulants résonnaient épars dans l'air du soir. L'agitation ambiante le réjouissait. Elle lui facliterait la tâche pourtant ardue qu'on lui avait confié. En se laissant aller à ces pensées il repensa aux éléments de ces dernières semaines. La plupart de ses missions avait prit un tourant inattendus. C'était bien entendu uniquement de sa faute. Par deux fois il avait quitté l'anonymat qu'il était censé conserver lors de deux rencontres marquantes. Il y avait d'abord eu le nobliau de la ruelle, Ismaël Mordebleu. Quelle rencontre étrange. Mais sa verve et son charisme lui avait plu. Il éspérait qu'à l'occasion il le recroiserai. Et puis il avait eu Bleue, l'insondable demoiselle. Une rencontre troublante. Il faut dire qu'elle était très jolie avec ses longs cheveux noirs et ses yeux d'un bleu si profond. Il avait trouvé sa compagnie si agréable. Si le temps lui venat peut être pourrait il essayer de la revoir ?
Il fut tiré de sa rèverie par des bruits provenant de sa gauche. Il porta son regard dans cette direction et vit que la plupart des gens s'écartait pour laissé passer un petit atroupement. Au centre de ce groupe se trouvait un elfe richement vêtu aux cheveux blonds et à l'air arrogant ( comme tout les elfes diraient certain ). Il était entouré par quatres autres elfes armés d'épées et d'arcs. La sixième personne retint son attention. D'apparence humaine, il dépassait ses acolytes de deux têtes. Contrairement aux autres il était vêtu d'une simple tunique composée de morceaux de cuirs. Son visage était inexpressif mais il émanait de lui une forte odeur, semblable à celle de la terre. Voilà qui allait compliquer les choses. La petite troupe continuait d'avancer écartant sans ménagement les passants. Leïf se leva et se mêla à la foule. Marchant à un rythme régulier, il ne perdait pas sa cible des yeux. Sa cible, c'était l'elfe à l'air surfait qui se tenait au centre. Les autres l'entouraient sans laisser d'espace mais il pouvait voir sa tête. Il songea un instant à utiliser son arbalète puis il se ravisa. Dans ce genre de situation il y a toujours un passant qui a la bonne idée de bouger au dernier moment pour se prendre le carreau à la place . Birfucant dans une ruelle, il repéra un assemblement de tonneaux. Grimpant dessus il sauta sur le mur où il trouva une prise. Quelques second plus tard il se trouvait sur les toits sautant de l'un à l'autre pour ne pas perdre le petit groupe de vue. A présent qu'il se trouvait en hauteur, il pouvait décocher son trait sans risque qu'un citoyen s'interpose. Oui mais pour être sûr d'atteindre la tête du jeune premier mieux valait qu'il soit immobile. C'est alors qu'il eu une occasion inespéré. Un mendiant soir désepéré soit fatigué de vivre venait de couper la route au groupe et leur demandait la charité.

_ "Mes bons seigneurs je vous en pris, ayez pitié d'un pauvre muet !".

En fait non il était tout simplement stupide. Mais au moins le groupe s'était arrêté. Sur un signe de tête du jeune elfe, les gardes s'emparèrent du pauvre hère et entreprirent de le rouer consciencieusement de coups, à l'exception du grand qui resta en retrait. Leïf sorti son arbalète. Bien que petite l'arme possédait une grande puissance de tir et pouvait à bout portant percer les armures les plus épaisses. Il avait hâte de voir son effet sur la cervelle creuse d'un elfe arriviste. Il tira, la flèche s'enfonça comme dans du beurre dans sa tête faisant gicler cervelle ( en petite quantité ) et sang ( bizarrement plus abondant ). Comme il lui tournait légèrement le dos le trait en transperçant son crâne arrachait au passage un oeil à son globe et l'elfe s'effondra avec un cri de fausset. contemplant ce spectacle, Leïf poussa un soupir d'aisance ah vraiment oui une bonne journée ! Mais l'un des gardes du corps ( à présent sans emploi ) se retourna et l'apercevant poussa un cri en le montrant du doigt. Les autres renversant les autres passants coururent dans sa direction. Mieux valait ne pas s'éterniser ici.
Il savait ce qu'il avait à faire Il n'avait plus qu'à redescendre de son toit et bifurquer dans une ruelle pour semer ses poursuivant. Il s'exécuta et une fois au sol tourna sur la première rue, et tomba nez à nez sur les gardes du corps. Ah zut, il s'était trompé de rue et était retourné sur la rue principale. Esquivant un coup d'épée il tourna les talon et sauta sur les tonneaux pour ensuite regagner les toits. Le chef aboya un unique ordre et Leïf entendit un feulement bestial. Arrivé sur le parapet il se retourna et vit alors le plus grand des gardes escalader le mur pour finalement le rejoindre sur le toit. Mais il n'avait d'humain plus que les vêtements. Ses membres musculeux étaient recouvert de poils fauves et son nez s'était allongé pour former un museau orné de moustaches. Un puma garou, ça s'annonçait mal. Leïf brûlait d'envie de l'affronter et de jeter son corps trente mètres plus bas. Mais ses confrères ne tarderaient pas à le rejoindre la fuite s'imposait.
Sautant avec agilité sur les tuiles il entendait son poursuivant qui le talonnait écartant parfois les cheminées sur son passage d'un puissant mouvement de bras. Leur course se poursuivit dans le ciel orangé. Mais au bout d'un moment Leïf du s'arrêter car le vide se dressait devant lui. Il se retourna et vit le garou qui le toisait un peu plus loin. Mais il semblait hésiter. Leïf se retourna et comprit pourquoi. De l'autre côté de la rue se dressait une immense bâtisse principalement faite de bois. Situé dans les bas fonds de la ville, ses fenêtres étaient pour la plupart cassées et on pouvait voir quelques trous dans sa toiture. C'était une ancienne auberge qui se dressait sur plusieurs étages . A cause du mobilier dévasté ou des cris et lamentations qui en sortaient parfois à la nuit tombée, elle avait acquis la réputation d'être hantée. Un avis qui semblait partagé par le garou au vu de son hésitation. Leïf jaugea la distance. la rue était assez large mais il avait des chances d'atteindre un des toits en contrebas. N'ayant plus le choix il sauta. Après un saut conséquent il atterrit sur le toit qu'il visait mais celui-ci, fait de bois et usé par les âge céda sous son poids avait un craquement sinistre. Il passa au travers et tomba lourdement sur une table pour ensuite rouler et tomber sur le sol, à l'intérieur de la pièce accompagné par un tas de débris. Il serra les dents sous l'effet de la douleur et regarda derrière lui. Son poursuivant avait abandonné la partie. Toujours à quatre pattes, il releva la tête et vit alors la silhouette qui présente dans la pièce le fixait depuis son arrivé.
Il comprit alors pourquoi on disait la maison hantée...

Hanter les maisons. C'était un passe-temps plutôt agréable. Surtout avec cette maison là; la fantôme avait pu faire déserter les habitants alentours en un claquement de doigts. Ou plutôt en quelques nuits à pousser des hurlements lugubres.
Eira soupçonnait toutefois un autre fantôme d'être passé par là avant elle, mais depuis qu'elle s'y était plus ou moins installée pour avoir un endroit où aller lorsqu'elle n'avait rien à faire, elle n'avait pas vu l'ombre d'un confrère.
Juste une ou deux souris suivis par un chat. Et même une fois une cohorte d'oiseaux, non identifiés, effrayée par elle ne savait quoi.
En règle générale c'était donc un endroit plutôt tranquille, Eira pouvait même chanter en paix, et comme ses chansons étaient lugubres ou sanguinaires c'était impeccable.
Elle était justement en train de fredonner un air guerrier lorsqu'elle entendit de l'agitation non loin, rien d'inhabituel, vu que le quartier, la ville toute entière était sans cesse en pleine agitation. Mais cette fois-ci l'agitation troubla le calme habituel de la maison hantée.

Craaac! Ah! La pauvre planche! Pauvre maison! Encore du travail, des morceaux à réparer!!
Boum! L'être qui était passé au travers l'ancienne bâtisse (franchement quelle idée, les portes ça faisaient moins mal quand on était pas un fantôme!) finit par atterrir; ou s'écraser en fonction du point de vue sur un sol stable. Eira avait suivit la trajectoire, mi-intéressée, mi-amusée. Puis elle jeta à nouveau un œil aux dégâts et fit la moue.
Elle se rapprocha très vite et très près du jeune homme, enfin du jeune Arme vu l'absence de pupille. Eira le détailla un instant, passant sur son style vestimentaire (presque tout de noir vêtu) comme s'il s'agissait d'une chose anodine voir inutile.
« Nan mais oh! T'es qui toi? Et depuis quand tu passes à travers les murs, toits au lieu de prendre la porte? Même à la limite une fenêtre, tu t'es pris pour un fantôme? Et puis depuis quand on fonce dans un lieu hanté comme ça? Ça se fait pas du tout, faut prévenir un peu avant! Et puis tu as mis plein de poussière partout....ah choueeette »
Se détournant soudainement de l'Arme, Eira se mit à virevolter sous les grains de poussières, tira la langue s'agita dans ce qui semblait être une course désordonnée puis s'arrêta de nouveau aux côtés de l'inconnu qui s'était relevé et n'avait visiblement perdu aucune dent.
« Tadaaaa »
La fantôme avait dessiné dans la poussière des petites têtes qui tiraient la langue, d'une manière pour le moins enfantine. Ici et là elles les avaient agrémenté d'oreilles, de cornes et autres fantaisies.

« A toi maintenant! AU fait c'est quoi ton nom? Sinon je t'appelle CraacBoum, comme quand t'es arrivés ici, ca fait longtemps que tu passe au travers des murs des endroits qui sont pas chez toi? C'est vrai que c'est rigolo mais d'habitude les non-fantômes le font pas, ils entrent par la porte ou des fois par des entrées secrètes ou ailleurs, mais démolir les murs...ah si des fois quand ils s'énervent et qu'ils se tapent dessus, mais pas au travers des murs, des fenêtres oui. Ca fait pas mal quand même? Moi c'est Eira, t'aime les dessins? Sinon tu peux en faire aussi c'est rigolo en fait la poussière, tient un rat! »
Effectivement il y avait bien un rongeur juste derrière l'Arme, Eira passa promptement au travers de ce dernier pour se coller au rat, il était gris et plein de poussière.
« A part la queue qu'est moche c'est sympa ces bêtes là,en plus c'est rigolos quand ça fait peur au gens, je me demande comment il a survécu au chat, j'aime bien les chats aussi d'ailleurs je connais un chat et un humain chat ils sont rigolos tous les deux même qui mange du poisson, tu aime le poisson »
Eira se retourna sur l'Arme toujours silencieux mais qui semblait étonné de quelque chose. La fantôme fronça les sourcils, peut-être qu'elle avait de la poussière sur la tête? Ou alors il s'était pris un coup sur la tête en tombant? Non au vu de la trajectoire sa tête n'avait pas pu heurter le sol....ou alors il avait peur des rats?
« Quoi ça va pas? »

Leïf avait vu depuis qu'il était né bien des choses et rencontrer de nombreuses personnes plus ou moins bizarre ( la palme d'or étant sans doute attribué à son ami d'enfance Akin, qui dans ses anciens souvenirs restait un modèle d'excentricité ). Il n'était cependant pas préparé à une rencontre aussi étrange. Flottant à quelque centimètres du sol, une jeune fille le dévisagea avec un air mi-intrigué mi-amusé. Comme lui elle avait des cheveux blancs et des habits noirs. Mais contrairement à Leïf qui malgré son jeune âge affichait une expression mature, on pouvait voir dans ses yeux à elle un air enfantin. Cette peau pâle, cette constitution presque transparente, le fait de léviter...
Un fantôme.
Leïf avait entendu parler des fantômes par son maître Altius lors de son apprentissage. Habitué à ne rien laisser paraître, il ne montra pas à quel point il étais surpris. Les fantômes constituent cependant une idée détestable pour les assassins. Un homme peut mourir d'un coup de dague ou empoisonné et dans ce cas, le travail a été accompli. Mais voilà qu'il peut revenir sous forme de fantôme, hanter celui qui a causé son trépas. Fort heureusement la transformation n'est pas systématique et le choc qu'elle cause altère parfois les souvenirs. De plus, Leïf ne connaissait ni d'Eve ni d'Adam la silhouette qui le fixait au milieu de la lumière rasante et des grains de poussières en suspension.

Soudain elle se rapprocha très près de son visage et se mit à parler à toute vitesse.

_ "Nan mais oh ! T'es qui toi ?Et depuis quand tu passes à travers les murs, toits au lieu de prendre la porte ? Même à la limite une fenêtre, tu t'es pris pour un fantôme ? Et puis depuis quand on fonce dans un lieu hanté comme ça ? Ca se fait pas du tout, faut prévenir un peu avant ! Et puis tu as mis plein de poussière partout... ah choueeette".

Sur quoi elle se détourna de lui et virevolta autour de la poussière présente au sol. Après un instant d'agitation elle se releva et se tournant vers lui fit avec un grand sourire :

_ "Tadaaaa"

Leïf constata alors qu'elle avait dessiné dans la poussière des visages tirant la langue et décorés d'oreilles de cornes ou d'autres ornements plus ou moins farfelus. Il resta un instant interdit devant les dessins. Ils avaient quelque chose d'étrange, il n'aurait su dire quoi. Il songea un instant à prendre la parole mais son interlocutrice continue de le noyer sous un impressionnant débit de paroles

_ "A toi maintenant ! AU fait c'est quoi ton nom ? Sinon je t'appelle CraacBoum comme quand t'es arrivé ici, ça fait longtemps que tu passe au travers des murs des endroits qui sont pas chez toi ? C'est vrai que c'est rigolo mais d'habitude les non fantômes le font pas, ils entrent par la porte ou des fois par des entrées secrètes ou ailleurs mais démolir les murs... Ah si des fois quand ils s'énervent et qu'ils se tapent dessus, mais pas au travers des murs, des fenêtres oui. Ca fait pas mal quand même ? Moi c'est Eira t'aime les dessins ? Sinon tu peux en faire aussi c'est rigolo en fait la poussière, tiens un rat !"

Il eut juste le temps de se retourner pour apercevoir le rongeur en question avant de sentir le fantôme lui passer en travers du corps ce qui lui donna l'impression de franchir un rideau d'eau glacé. Il eut un frisson et regarda son interlocutrice près du rat qui déjà lançait une nouvelle tirade.

_ "A part la queue qu'est moche c'est sympa ces bêtes là, en plus c'est rigolo quand ça fait peur aux gens, je me demande comment il a survécu au chat, j'aime bien les chats aussi d'ailleurs je connait un chat et un humain chat, ils sont rigolos tout les deux même qui mangent du poisson, tu aime le poisson ?"

Elle s'arrêta et le fixa légèrement surprise. Mais elle ne l'était sans douta pas autant que lui. Il avait imaginé les fantômes plus... taciturnes. Eira le regarda étrangement avant de lui demander :

_ "Quoi ça va pas ?"

La question, courte et directement formulée jurait avec ses monologues précédents mais lui permit de se ressaisir.

_ "Euh, non" commença t il "Je vais bien. Euh, pour les toits en général je ne passe pas au travers, mais enfin je ne pensais pas que celui ci cèderait sous mon poids".

Il regarda le fantôme qui le fixait intensément, puis les dessins qu'elle avait fait au sol. Il s'approcha de la table recouverte elle aussi de poussière et traça distraitement un dessin sur sa surface. Une tête de chat avec un museau, des yeux et des moustaches. Puis il reporta son attention sur la jeune fille et repris la parole :

_ "Haliel, je m'appelle Leïf Haliel, euh Eira c'est bien ça ?"

« Oh tient un chat, j'aime bien les chats, enfin pas tous, mais j'ai un ami chat. Oui oui c'est Eira. Leif connait pas, normal c'est la première fois que je te vois. Ah tu n'as pas l'habitude ? Pourtant c'est rigolo mais c'est vrai que quand on est pas fantôme ca doit pas l'être."

Eira eut un sourire joyeux, elle semblait de bonne humeur à présent, malgré la présence de l’intrus dans son nid de fortune. Elle s'approcha toutefois de lui subitement -à son habitude- et le flaira sans la moindre discrétion. Satisfaite elle s'éloigna à nouveau en virevoltant dans la poussière. (Leif ne sentait pas mauvais, et il n’émanait de lui aucune intention de danger). La fantôme pensa alors qu'elle pouvait reprendre ses activités habituels devant l’intrus. Elle se mis à battre la mesure de la main, tournoyant dans le même temps sur elle même. Eira commença à s'agiter, sautillant bondissant dans ce qui semblait des mouvements totalement anarchiques, et parfois totalement improbable, comme lorsqu'elle resta un temps la tête en bas, flottant dans l'air.
Elle éclata alors d'un rire frais et enfantin, regarda de nouveau le dénommé Leif et se remis dans le bon sens.
« Tu aimes chanter Leif? Moi j'aime bien, on peut chanter des tas de choses, des chansons qui font rire, pleurer, peur, qui rassure aussi. »
La fantôme tournoya encore une fois -elle ne pouvait pas rester immobile bien longtemps – se rapprocha du jeune homme, sembla réfléchir.
« Une Arme ca connait des chansons de quelles genre ? Moi j'en connais plein... »

La fantôme se figea soudainement, ferma un instant les yeux. Elle aimait chanter, partout et n'importe quand, c'était son activité fantômesque (elle aimait aussi inventer des mots) qui l'occuper le plus. Elle pouvait chanter dans n'importe quelle circonstance, car elle trouvait très drôle l'effet que quelques sons pouvaient produire sur les êtres vivants. Elle entama alors d'une voix claire une vieille comptine locale. Eira n'avait pas une voix exceptionnel mais elle chantait juste et s'agitait au rythme des paroles totalement transporté par la chanson.
Elle oublia ainsi pendant quelques instances la présence de l’intrus, absorbée par une histoire de jeune fille partant à la guerre pour sauver son frère d'un destin funeste. Elle aurait put rester des heures ainsi, mais soudainement elle se tut.

Elle fixa froidement Leif, qui semblait avoir inspecté les lieux pendant qu'elle chantait, puis se mit à rire, faussement en colère.
« Tu ne chantes pas ? T'aime pas chanter ? Tu cherches un truc? Ta peur de passer à travers le plancher comme à travers le toit? C'est sur que c'est mieux d'être fantôme pour hanter les vielles maison, on craint pas de se prendre une planche pourri dans la tête. Remarque une fois il y a Chapeau, c'est pas son nom mais je l'appelle comme ça parce qu'il arrête pas de piquer des chapeaux, bref y a Chapeau qui s'est matérialisé et paf il s'est pris une poutre dans la tête. Faut dire il a des idées bizarres Chapeau, se matérialiser sur du bois tout manger par les bestioles c'est pas malin, heureusement il a eut tellement la frousse que hop il es passé à travers la maison qui s'écroulait toute entièrement. Faut dire aussi que quelqu'un avait tout cassé dedans mais ... »
CRAAC
Eira se figea, tendit l'oreille. Encore un Crac? Elle regarda autour d'eux, Leif s'était tendue, elle n'aurait sut dire s'il s'apprêter à détaler ou à sauter sur le premier individu suspect. Cependant ils étaient encore seuls dans la pièce, et s'il voulait agresser quelqu'un il se heurterait à un fantôme immatériel. La fantôme fronça les sourcils, fit mine de se gratter la tête, tournoya sur elle même, fit la moue.
« C'était quoi ce crac ? T'aurais cassé un autre truc ? Non parce que toi ta fais Cracboum mais là ca a fait crac. C'est pas normal non les crac et... »
Eira se tut à nouveau, elle entendait une rumeur sourde à l'extérieur de la pièce. Quelqu'un était peut-être là dehors...ou alors c'était le chat qui courrait après un colonies de rats....peu probable, Eira savait qu'il n'y avait ps beaucoup de rats par ici, pour la simple raison qu'il y avait pas mal de chats, et que les chats mangeaient les rats. CQFD.

La fantôme l'observa un instant. Puis elle répondit aussitôt à sa question aussi loquace que d'habitude.

_ "Oh tiens un chat, j'aime bien les chats, enfin pas tous, mais j'ai un ami chat. Oui oui c'est Eira. Leïf connais pas, normal c'est la première fois que je te vois. Ah tu n'as pas l'habitude ? Pourtant c'est rigolo mais c'est vrai que quand on n'est pas fantôme ça doit pas l'être".

La fantôme le regarda manifestement de bonne humeur. Puis elle se rapprocha de lui une nouvelle fois à toute vitesse. Pour le flairer et l'examiner sous tout les angles. Ne sachant comment réagir et complètement pris au dépourvu, Leïf se soumit à cet examen. Puis elle se retira et commença à battre la mesure avec ses mains avant de tournoyer dans les airs. Cela aurait ressembler à une danse si ses mouvements n'avaient pas été aussi désordonnés et défiant à peu près toute les lois de la physique connues. A la fin elle se retourna la tête en bas et le regardant éclata d'un rire enfantin, clair et léger avant de se remettre dans le bon sens et de reprendre la parole.

_ "Tu aimes chanter Leïf ? Moi j'aime bien on peut chanter des tas de choses, des chansons qui font rire, pleurer, peur, peur qui rassurent aussi".

Elle se rapprocha de lui avant de le fixer d'un air inquisiteur et demander d'un air très sérieux :

_ "Une Arme ça connait des chansons de quel genre ? Moi j'en connais plein..."

Tu m'étonne songea Leïf. Lorsqu'on ne vieilli plus on doit avoir tout le temps qu'on veut pour compléter son répertoire. Cependant il avait pensé que les fantômes se livraient à d'autres occupations. Mais pourquoi pas après tout ? C'est l'immense avantage d'être mort. On peut faire ce qu'on veut sans qu'il n'y ait plus personne pour venir vous embêter que ce soit une épouse pénible ou un garde zélé. Eira avait d'ailleurs commencer à chanter. Une chanson locale qu'il avait déjà entendu fredonner. Sa voix n'était certes pas celle d'une diva mais elle chantait bien et surtout elle avait le sens du rythme. Elle semblait complètement absorbée par son chant. Leïf écoutait distraitement la chanson. Mais en tendant l'oreille, il perçu un autre son plus lointain. Le son n'avait duré qu'une fraction de seconde. Entre temps, Eira avait cessé de chanter et le noyait sous un nouveau flot de paroles. Il ne l'écoutait qu'à moitié dans l'espoir de capter un nouvel indice sonore. Un nouveau craquement se fit entendre, plus fort cette fois ci, le son se rapprochait. Apparemment la fantôme l'avait entendu elle aussi car elle demanda :

_ "C'était quoi ce crac ? T'aurais cassé un autre truc ? Non parce que toi t'as fais Cracboum mais là ça fait crac. C'est pas normal non les crac et..."

Elle s'interrompit. A cet instant Leïf capta une rumeur sourde en provenance des étages inférieurs de la maison. Peu à peu elle s'intensifia. Plusieurs voix. Des voix d'elfes. Zut... Se raidissant il finit par comprendre ce qu'elles disaient.

_ "Ce satané garou n'est qu'un pleutre. Une maison hantée je vous demande un peu ! "
_ "Tu pense vraiment qu'il est encore là ? Il doit déjà être loin".
_ "Avec un peu de chance il s'est cassé une jambe en tombant" conclu la quatrième voix.

Leïf saisit alors son arbalète ainsi qu'un carreau. Son arme pouvait tirer cinq traits en continu avant d'être obligé de recharger. Mais contre des Elfes armés d'arc, le duel risquait d'être inégal, très inégal. Les clameurs se firent plus précises. A en juger par les sons, ils étaient trois et se trouvaient dans la salle au dessous. Il n'y avait qu'une seule issue, la porte. Plusieurs craquements se firent entendre, ils montaient l'escalier. Il regarda un instant Eira. Elle était immatérielle, ils ne pourraient donc pas lui faire de mal. Un dernier craquement provenant de la dernière marche, Leïf leva son arbalète. Au sommet de l'escalier apparu alors un Elfe, un des gardes du corps de celui qu'il avait tué quelques instant plus tôt. Il tenait à sa main gauche son arc avec une flèche encochée. Arrivant à leur hauteur il regarda l'étrange duo présent dans la pièce. Son regard s'arrêta un instant sur Eira qui lui souriait. Il eut un moment d'absence, qui lui fut fatal. Un seconde d'hésitation et il reçu une flèche d'arbalète en pleine poitrine. Il chuta en arrière sur ses deux coéquipiers qui l'avaient rejoint entre temps leur arc également au poing. Le premier rattrapa le corps, le second l'esquiva et décocha une flèche. Leïf releva la table et se jeta derrière, la flèche s'y enfonça avec un bruit mat suivie d'une deuxième. Du fait de leurs arcs, ses adversaires avaient une cadence de tir supérieure à la sienne. Si il relevait la tête par dessus la protection formée par la table, il ne manquerait pas de recevoir un trait. Il donna alors un violent coup de pied dans la table la projetant ainsi contre ses assaillants. Profitant de la diversion offerte, il couru vers l'elfe le plus proche et lui sauta dessus. De sa main gauche, il le saisit à l'épaule et de sa main droite fit jaillir sa lame et lui enfonça dans le ventre. Touché en un point vital il s'effondra. Leïf se redressa et fit face à l'elfe restant qui ayant encoché une nouvelle flèche s'apprêtait à lui tirer dessus...

Eira fut d'abord amusée par l'apparition du petit groupe d'elfe. Puis alors que la bagarre s'intensifiait et que les dégâts se faisaient de plus en plus sentir la fantôme déchanta.
Ils se prenaient pour qui à venir tout casser ? Depuis quand les gens rentrés ainsi dans une maison hantée?! Ils allaient bien voir ce qu'était un fantôme!

Leif s'était habilement débarrassé de la plupart de ses adversaires, normal pour une Arme, mais il se retrouva bien vite face à une flèche qu'il ne pourrait probablement pas éviter. Mais Eira s'était mise en mouvement avant que l'Arme ne réalise sa situation. Elle fonça sur l'elfe, se saisit brutalement de la flèche, et se mit à traverser le pauvre bougre en hurlant. L'elfe crut un instant qu'il allait défaillir, puis n'y tenant plus il voulu détaler. Mais Eira , bien décider à s'acharner sur cette pauvre âme le traversa une nouvelle fois, se fendit d'une mine farouche (mais ses yeux étaient rieurs pour qui savait observer) et pris une voix grave.
« Pauvre mortelle tu as provoqué mon mortel courroux »
Elle leva la main dans un geste théâtrale, mais l'elfe s'évanouit au même moment.
« Ah bein zut... eh toi là j'ai pas fini! Youhou on se réveille! Bon...tant pis pour toi »
La fantôme aimait bien jouer les esprits frappeurs, mais elle aurait préféré que sa victime s'abstienne de perdre connaissance, c'était beaucoup plus drôle lorsqu'ils partaient en hurlant, courant et gesticulant. Eira haussa les épaules -tant pis- et regarda autour d'elle. Elle fronça les sourcils, à demi contrarié et se rapprocha à toute vitesse du dénommé Leif.
« Dis donc c'est toi qui leurs a dit de venir ? Parce qu'ils ont tout cassé! En plus ils ont effacés mes beaux dessins, et en plus toi tu joues avec eux et ca casse encore plus de truc, ralala t'es sur que tu t'appelle pas CracBoum? Non parce que ca te vas bien moi je dis. Et pis c'est quoi ces elfes qui rentrent comme ça pouf! Hanté, H-A-N-T-E! Ils savent pas ce que ca veut dire ou quoi? C'est bien la peine de s'appliquer s'ils ont même plus peur de rentrer. »
Aussi soudainement qu'elle s'était mis en colère, Eira se mit à rire.
« M'enfin c'était drôle quand même, puis tu leurs as mis la pâté, ils ont rien vu venir ah! »
Eira se mit alors à mimer la scène de manière exagéré, en tournant autour de l'Arme, mais cette fois ci sans le traverser. Elle nota à peine la réaction de Leif, qui vérifier que ses adversaires n'étaient pas près de se relever, qu'ils n'étaient plus une menace à présent.

« Dis dis CracBoum, ils te voulaient quoi déjà ces gens ? Tu leurs à piquer leurs vêtements pendant qui se lavaient ? Peinturlurés le visage? Il faut que le fasse ça un jour, mais je sais pas comment transporter la peinturlure, pour peinturluré... Tu as de la peinturlure toi ? »
Il y eut tout à coup un craquement sinistre, et sans prévenir un morceau du plancher s’affaissa à moins d'un mètre de l'Arme, sous le poids d'un des corps. Eira fronça les sourcils, fit une moue mi-amusé mi-triste. Elle gonfla les joues, fronça les sourcils, et s'amusa quelques secondes à faire des grimaces, puis elle fonça une nouvelle fois sur l'Arme et chuchota.
« Vaut mieux que tu bouges pas, j'ai l'impression que c'est pas trop solide par ici.... faudrait pas que tu tombes, parce que ça doit faire mal quand même, bon au pire je te rattrapes mais des fois je me rate et pouf je passe au travers des choses que je veux attraper, c'est quand même embêtant, du coup je peux jamais rien transporter sur moi longtemps sinon bein paf ça tombe par terre, ça se casse et puis faut que je me concentre tout le temps c'est vraiment pas pratique. Pourtant ça a l'air rigolos d'avoir des poches, en plus je pourrais transporter de la peinturlure... »
Alors qu'Eira partait dans ses pensées, les grincement et craquement se firent de nouveau présent, une poutre céda, soulevant de la poussière et s'écrasant sur le parquet malmené par le temps et la récente occupation de l'endroit. La fantôme n'avait jamais eut se problème puisqu'elle s'abstenait généralement de toucher quoi que ce soit, elle passa soudainement la tête à travers le plancher, remonta vers l'Arme qui venait d'éviter d'un bon habile de tomber dans le vide.
« Je crois que tu ferais bien de sortir d'ici. Ça tombe... »
Comme pour lui donner raison, d'autres morceau du toit suivirent la poutre remuant poussière et dérangeant les murs porteurs du bâtiments.

Au vu de la situation il ne pourrait sans doute pas esquiver la flèche il le savait. Le tout était de se déplacer suffisamment vite afin d'éviter que celle ci ne touche un point vital. Il se préparait déjà à réagir lorsque le fantôme entra en action. Jusqu'à présent, Eira s'était contenté d'observer le combat sans doute interdite par l'arrivée de tout un groupe d'elfes dans la vétuste demeure. En une heure il avait du passer dans cette maison hantée plus de personnes qu'en un mois complet. C'est alors qu'elle réagit. Fonçant sur l'elfe, elle se saisit de la flèche et entrepris de le traverser en hurlant. Face à ce spectacle déroutant, sa victime se mit à crier. Il voulu s'enfuir mais le fantôme le traversa une nouvelle fois puis dit d'un ton d'outre tombe :

_ "Pauvre mortel, tu as provoqué mon mortel couroux !"

Elle leva alors la main comme pour le frappé mais la pauvre âme toute retournée défaillit alors et l'elfe s'évanouit au grand regret d'Eira.

_ "Ah bein zut" fit celle ci "eh toi là j'ai pas fini ! Youhou on se réveille ! Bon... Tant pis pour toi".

Se détourna de sa victime inerte en haussant les épaules et se retourna vers Leïf pour le noyer sous un nouveau flot de paroles en prenant un air fâché. Puis elle mima la scène de façon exagérée. Pendant qu'elle se livrait à cette joyeuse pantomime Leïf vérifiait que ses opposants était bien morts. C'était le cas à l'exception du dernier qui n'était qu'inconscient. Pendant que le fantôme continuait ses mimiques il se baissa vers lui et lui planta sa lame dans le coeur. Une bonne chose de faite. Soudain Eira se stoppa et l'apostropha une nouvelle fois :

_ "Dis dis CracBoum, il te voulaient quoi déjà ces gens ? Tu leur a piqué leur vêtements pendant qu'il se lavaient ? Peinturluré le visage ? Il faut que je le fasse ça un jour, mais je sais pas comment transporter la peinturlure, pour peinturlurer... Tu as de la peinturlure toi ?".

La peinturlure devait sans doute être le terme technique eiraesque pour désigner la peinture songea Leïf. Alors qu'il se livrait à ces considérations linguistiques, un pan du plancher s'affaissa sous le poids des corps qui le jonchaient. Le sol de bois sur lequel il reposait, usé par les âges était en train de céder. Eira se rapprocha de lui et lui chuchota à l'oreille :

_ "Vaut mieux que tu bouge pas, j'ai l'impression que c'est pas trop solide par ici... Faudrait pas que tu tombe, parce que ça doit faire mal quand même, bon au pire je te rattrape mais des fois je me rate et pouf je passe au travers des choses que je veux attraper, c'est quand même embêtant du coup je peux jamais rien transporter sur moi longtemps sinon bein paf, ça tombe par terre, ça se casse et puis faut que je me concentre tout le temps c'est vraiment pas pratique. Pourtant ça a l'air rigolo d'avoir des poches, en plus je pourrais transporter de la peinturlure".

Ce discours achevé une poutre céda et tomba du plafond pour s'écraser au sol. Leïf l'évita d'un bond sur le côté. Entre temps Eira avait passé sa tête dans le sol et était remonté tel un plongeur.

_ "Je crois que tu ferais bien de sortir d'ici" dit elle, "ça tombe".

Un conseil avisé. Leïf évita une seconde poutre qui tombait d'un autre bond et atteignit la fenêtre. Sortir par le porte ne faisait pas partie de ses habitudes. Avant que le plancher ne cède définitivement il sauta par dessus le rebord et atterrit sur un toit de la rue dans face. De là usant des arrêtes des blocs de pierre il remonta jusqu'en hauts des toits. Eira déjà présente l'avait rejoins en lévitant et lui souriait. Grâce à son immatérialité elle avait pu sortir sans encombre de la maison. Etre un fantôme a tout de même des côtés pratiques. Jetant un dernier regard sur la maison, il se tourna ensuite vers la jeune fille.

_ "Je t'en dois une on dirait" dit il "Euh, je ne te serre pas la main mais le coeur y est"

Puis il reporta son attention vers le fantôme. Il remarqua alors qu'avec sa tunique noire elle portait un fourreau sur le côté gauche et qu'un corbeau ornait sa tunique au niveau de la poitrine. Ce symbole lui était inconnu. Avait elle été de son vivant une guerrière ? Pourtant elle semblait si jeune. Comme elle l'observait toujours il reporta son attention sur son interlocutrice.

_ "Comme tu m'a aidé" dit il "Est ce qu'il y a quelque chose que je peux faire pour toi ?"

Un léger sourire apparut sur la mine enjouée de la fantôme, elle avait trouvée amusant le petit spectacle que venait de faire l'Arme, et maintenant qu'ils étaient tout les deux en sécurité, même si bien évidemment elle n'avait pas vraiment été en danger, la dernière phrase de Leïf déclencha en elle un sentiment de joie irrépressible.
Elle se fendit d'un immense sourire qui fit pétiller ses yeux, et l'espace d'un instant elle donna même l'impression qu'elle allait serrer le jeune homme dans les bras pour le faire tournoyer dans les airs. Heureusement pour lui, emportée par son euphorie elle esquissa des pas de danse hystérique oubliant bien vite sa première idée et laissant par la même occasion, l'Arme bien en sécurité sur ses pieds.
« Tu veux bien me servir de poche ? Non parce que moi je peux pas porter des trucs mais si toi tu porte des trucs comme de la peinturlure je pourrais peinturlurer encore plus de gens et peut-être même une maison comme ça j'aurais un nouveau coin à hanter parce que le tas de brique est plus intéressant en plus j'ai une réputation de fantôme à tenir moi, et puis ca doit être génial de porter des trucs tu peux mettre tout ce que tu veux et hop PAF! Ça tiens »
La fantôme appuyait son discours enflammé par de grand geste, en flottant toujours dans le vide, offrant ainsi un spectacle incongrue au jeune homme qui lui faisait face.
Puis aussi soudainement qu'elle s'était animée elle se figea, fixant Leïf d'un regard impénétrable, les sourcils froncés.
« BOUYAAAAAAAAAAAAAAAAA! »
Un éclair de malice traversa ses yeux lorsqu'elle chargea vers l'Arme en riant.

Elle avait finalement cédée à la tentation, soulevant le jeune homme quelques instants, en restant toutefois au dessus du toit au cas ou elle passerait à travers lui. Ce qui ne manqua pas d'arriver quelques secondes après, mais Leïf avait de bon réflexe et peut-être s'était-il douté que la fantôme ne le tiendrait pas bien longtemps car il atterrit en souplesse sur ses pieds tandis qu'Eira lâchait un -oups- rieur.
« Alors tu es d'accord dis ? On pourrait peinturlurer des tas de gens, et pis même en parler à mon copain garou, c'est obligé il se ballade avec un chat sans parler d'autres fantômes, sont un peu susceptibles parfois mais on peut quand même bien rigoler »
Eira enchaina sur un monologue expliquant comment elle aimait jouer des farces aux non morts comme aux morts, en leurs volant par exemple leurs vêtements, ou sa nouvelle obsession du moment à savoir recouvrir quelqu'un de dessin avec de la peinturlure. Elle insista bien sur ce point en précisant que la peinture c'était pas drôle et que la peinturlure c'était beaucoup mieux. Puis elle avoua qu'il y avait quand même une faille à son plan, à savoir qu'elle avait du mal à transporter quoi que ce soit, peinturlure compris, et qu'elle ne pouvait donc pas s'amuser à peinturlurer des gens/choses/tout ce qui lui passait sous la main quand elle le désirait. Enfin elle conclut en affirmant que Leïf s'amuserait comme un fou en peinturlurant les gens, et qu'elle l’emmènerait bien voler dans les airs mais qu'il y avait quand même pas de mal risque qu'il aille s'écraser au bout de quelques minutes, soit dès qu'elle penserait complétement à autre chose.
Elle avait complètement laisser de côté l'attaque que venait de subir le duo, même si elle avait perdue sa maison à hanté, bien trop enjouée à l'idée de son plan de peinturluration de la ville.
« On pourrait par exemple peinturlurer des petites têtes comme tout à l'heure dans la poussière, ou bien des moustaches, de la barbe ou tout ce qui nous passe par la tête. Tiens si on tester sur lui ?! »
Eira désigna en contrebas, un humanoïde -impossible de le décrire clairement – en armure complète un casque lui couvrant intégralement le visage.
« D'abord on lui pique sa féraille, ou alors on passe au travers et après on le peinturlure...mais j'ai pas de peinturlure en fait »
Eira se rapprocha alors comme à son habitude de l'Arme, à quelques centimètres de sa tête.
« Et toi t'en as dis ? De la peinturlure ? »

A cette proposition un léger sourire apparu sur le visage d'Eira, comme si elle entrevoyait enfin l'accomplissement d'une longue quête. Puis ce sourire s'élargit encore jusqu'aux oreilles tandis que dans ses yeux brillait une lueur de joie et malice enfantine. A la vue de ce spectacle et considérant le caractère excentrique de son acolyte, Leïf se dit l'espace d'un instant qu'il avait parlé trop vite. Il n'avait pas tort. Eira toute à sa joie esquissa des pas de danse endiablés dans les airs. avant de formuler enfin sa requête. Leïf déglutit.

_ "Tu veux bien me servir de poche ? Non parce que moi je peux pas porter des trucs mais si toi tu porte des trucs comme de la peinturlure je pourrais peinturlurer encore plus de gens et peut être même une maison comme ça j'aurais un nouveau coin à hanter parce que le tas de brique est plus intéressant en plus j'ai une réputation de fantôme à tenir moi, et puis ça doit être génial de porter des trucs, tu peux mettre tout ce que tu veux et hop PAF ! ça tient".

La fantôme appuyait son discours avec force gestes et mimiques pour appuyer ses propos. Le tout à une bonne centaine de mètres du sol. Lorsqu'elle eut fini de formuler sa demande elle le fixa intensément avec la même lueur malicieuse dans les yeux. Puis elle lui fonça dessus en criant :

_ "BOUYAAAAAAAAAAAAAAAA!"

Cédant à un élan d'affection ou d'allégresse elle le serra dans ses bras et l'emporta dans les airs. Leïf frissonna au contact glacé que cette accolade entraîna et en appréhendant la chute qui ne manquerait pas de se produire lorsque la nature immatérielle d'Eira reprendrait le dessus. Fort heureusement celle ci avait eu la présence d'esprit de rester au dessus du toit, aussi lorsqu'elle ne put plus le maintenir, il put se réceptionner avec souplesse sur les tuiles.

_ "Alors tu es d'accord dis ?" reprit elle, "On pourrait peinturlurer des tas de gens, et pis même en parler à mon copain garou, c'est obligé il se balade avec un chat sans parler d'autre fantômes, sont un peu susceptibles parfois mais on peut quand même bien rigoler".

Après quoi elle enchaîna sur un long développement expliquant qu'elle adorait jouer des farces aux vivants comme aux morts, que son idée du moment était de peinturlurer les gens et les choses qui lui tombaient sous la main, elle insista bien sur la distinction conceptuelle entre peinture et peinturlure, la seconde étant bien plus amusante que la première mais qu'elle était gênée dans son entreprise par un seul détail, à savoir qu'elle ne pouvait transporter quoi que soit, peinturlure y compris et que donc elle comptait sur son soutien pour qu'il lui serve de poches. Elle lui assura également qu'il allait beaucoup s'amuser si il acceptait de venir peinturlurer à ses côtés. La nuit allait être longue...

_ "On pourrait par exemple peinturlurer des petites têtes comme tout à l'heure dans la poussière, ou bien des moustaches, de la barbe ou tout ce qui nous passe par la tête. Tiens si on testait sur lui ?!"

"Lui" était une silhouette que Leïf aperçu en contrebas portant une lourde armure. Il l'observa plus attentivement. Un garde.

_ "D'abord on lui pique sa ferraille, ou alors on passe au travers et après on le peinturlure... Mais j'ai pas de peinturlure en fait".

Puis elle se rapprocha une nouvelle fois de sa tête à quelques centimètres avant de demander :

_ "Et toi, t'en a dis ? De la peinturlure ?"

Leïf se détourna de son visage pour reporter ton attention sur le garde dans la rue à leur pieds. Il faudrait être fou pour ne serait ce qu'avoir l'idée de lui sauter dessus. Il devait donc détourner l'attention de Eira du quidam en armure.

_ "Non je n'ai pas de peinturlure" fit il à voix basse "Mais, je sais où l'on peut en trouver tu es partante ?"

La fantôme hocha vigoureusement la tête apparemment ravie de cette perspective.

_ "Alors suis moi" fit Leïf avec un sourire.

Il se mit alors à sauter de toits en toits dans la nuit, pour atteindre le saint Graal d'Eira, la peinturlure. Comme elle volait elle n'avait aucun mal à le suivre. Au bout d'un moment, Leïf s'arrêta sur un rebord et fixa la maison quelque peu cossue qui se trouvait face à eux. C'était celle d'un maître peintre nommé Van Hooven. Là dedans on devait pouvoir trouver de la peinture, ou peinturlure en quantité. Fixant une dernière fois la maison, il se demanda si il n'était pas en train de faire une bêtise. Son professionnalisme lui conseillait de filer sans demander son reste. Mais une part plus enfouie de son être se rappelait en cet instant avec nostalgie un petit village perdu dans les plaines et les multiples farces effectué avec son meilleur ami, Akin. Alors en son souvenir et ayant accepté d'aider Eira, cette nuit il allait peinturlurer.

_ "Tu vois la maison en face de nous ?" dit il "Celle avec les colombages ? Dedans tu trouveras toute la peinturlure que tu veux. Voilà ce que je te propose, avec ton immatérialité tu passe à travers les murs, tu repère l'atelier, c'est une pièce à priori mal rangée avec des toiles, des pinceaux et des pots. Surtout prends garde à ne réveiller personne. Ensuite tu reviens et me dis où se trouve cette pièce, je m'introduis dans la maison et je récupère la peinturlure. Qu'est ce que tu en dis ?"

De la peinturlure !
Leïf venait de proposer le rêve absolu pour la fantôme, en quelques minutes d'une conversation anodine il s'était fait une allié infaillible.
De la peinturlure ! O joie!

A peine les mots de l'Arme prononcés, la fantôme fila comme une furie, dans l'air nocturne vers la maison. Elle avait l'habitude de s'introduire à peu près n'importe où, moins de ne pas se faire remarquer. En effet la fantôme avait plutôt pour manie de s'amuser une fois invitée de force dans les lieux qu'elle décidait d'envahir. Cette fois toutefois, elle prit garde à ne pas faire un bruit.
A peine un frémissement d'air, voilà tout ce qui put trahir sa présence quand elle alla repérer les lieux. Puis décidant que Leïf ne pourrait pas passer à travers les murs, et,  se retenant à grands peines de ne pas se rouler dans la peinturlure qu'elle avait vu (ce qui ne l'avait pas empêché de virevolter dans la pièce pour exprimer sa joie), elle alla ouvrir la fenêtre.

« De la PEINTURLURE »
N'en pouvant plus, Eïra explosa enfin une fois revenu près de l'Arme, ses yeux brillant d'une euphorie peu contenue. Elle indiqua toutefois le plan des lieux au jeune homme, qui semblait toujours aussi surpris du comportement de la fantôme.
Elle le suivi, se contenant avec difficulté de ne pas hurler sa joie, alors qu'il s'emparait avec agilité de la peinturlure.
Il lui fallut attendre d'être éloignée de la maison pour enfin, chanter et danser tout autour de l'Arme, le saisissant parfois (ou le traversant par inadvertance), elle proposait des lieux et des techniques d'étalages de peinturlure, lorsque tout bascula.

Le changement fut radicale, Eïra se figea soudainement, observant longuement un mur blanc d'une maison qui longée la rue. Celle-là même qu'elle envisageait quelques secondes avant de peinturlurer, probablement des petites têtes, mais aussi de paroles de chansons plus ou moins acceptables. Les yeux de la fantôme s'étaient alors posés sur un détail du mur, gravé dans la pierre grise, une inscription illisible.
« L'équilibre...on doit maintenir l'équilibre... »
Les mots se firent murmures alors que la fantôme prenait une mine songeuse, elle tendit les doigts vers le mur... le toucha sans difficulté.
Leïf pouvait constater d'un simple regard, que la fantôme s'était rendue entièrement matériel, sans raison aucune, d'autant que jusque là elle n'avait pas fait preuve d'un grand contrôle de sa matérialité.
Puis aussi soudainement que le changement était intervenu, ses yeux s'illuminèrent de nouveau d'une joie infinie.

Quelques secondes de changements.
Juste quelques petites secondes...
Suffisante pour toucher un fantôme matériel.
Quelque chose vint percuter le ventre d'Eïra a une incroyable vitesse et l'envoya valser quelques mètres plus loin, lui rendant dans l'instant sa consistance de fantôme.
Toutefois le choc l'avait surprise, et, elle mit quelques minutes avant de comprendre qu'elle avait la tête dans le sol,que c'était pour cette raison qu'elle n'y voyait plus rien et qu'elle n'entendait ni ne sentait grand-chose non plus.
Juste un bruit sourd comme si quelqu'un frottait le sol au-dessus d'elle. Il en faisait un de ses bruits pour qu'elle l'entende d'ici !
La peinturlure ! Et si on était venu lui reprendre ? !
Leïf !

Dans un éclair de lucidité la fantôme sortit la tête du sol pour voir ce qui se passait.

Une fois ce plan simple énoncé le visage d'Eira irradia une nouvelle fois d'une joie et une plénitude profonde. Leïf se demanda ce que pouvait bien représenter la peinturlure pour elle au point de lui procurer une telle extase. Peut être était ce quelque chose en rapport avec sa vie antérieure. Il pouvait toujours lui poser la question mais il doutait d'obtenir une réponse limpide. Sans plus attendre le fantôme bouillonnant d'impatience fila vers la maison et disparu en traversant le mur telle une brise. La fantôme avait déjà prouvé cette nuit qu'elle était imprévisible de par son comportement détaché de toute logique, ou du moins, de toute logique habituelle. Sans doute ses actions aux motifs sybillins pour tout autre personne suivant dans les méandres de sa folie une logique toute tracée lui étant propre. Il espérait cependant qu'une fois la terre promise que constituait l'atelier du peintre serait atteinte, elle saura se contenir et ne pas réveiller toute la maison puis tout le quartier. Il resta accroupi sur le rebord du mur à l'attendre dans de longues secondes d'incertitude. Au bout d'un moment Eira apparu à la fenêtre du premier étage qu'elle venait d'ouvrir avant de voler à nouveau vers lui et lui hurler dans les oreilles :

_ "De la PEINTURLURE !"

Puis elle expliqua où se situait l'atelier et comment l'atteindre. Ces explications données Leïf sauta du toit pour se recevoir avec souplesse sur le sol avant de se diriger vers la maison de l'artiste. Eira pouvant voler avait ouvert sans y penser la fenêtre du premier étage. Cela ne constituait pas une gène pour lui. Il s'était déjà infiltré dans des casernes de gardes fortement surveillées, dans des demeures remplie de verrous de rupins paranoïaques ( à juste titre ). La demeure d'un simple artisan peintre ne représentait donc pas un défi sérieux pour lui. A plus forte raison lorsqu'une complice immatérielle venait d'ouvrir une fenêtre. Il escalada sans difficulté le mur et pénétra dans la demeure. Une fois dans l'atelier il se saisit d'une besace et entrepris de la remplir de différents pots de peinture le plus rapidement possible. Il sentait Eira trépigner d'impatience et faire d'immenses efforts pour se contenir à ses côtés. Bientôt Eira, bientôt.

Ce larcin accomplis ils ressortir tout deux de la maison. Une fois n'est pas coutume Leïf choisi d'escalader le mur dans le sens inverse et non pas de sauter directement depuis la fenêtre de peur de briser les pots de peintures. Eira ne le lui aurait sans doute pas pardonné. Il s'éloignèrent ensuite pour peinturlurer. Il n'eut qu'à suivre la fantôme qui avait déjà prévu le mur à barbouiller. Elle avait certainement prémédité son coup. Il ouvrit le sac et choisi la peinture bleue, cette couleur qui lui rappelait la si plaisante demoiselle Enmira. Comme il était loin d'être un génie de la peinture il s'appliqua à dessiner une forme simple, un masque en forme de tête de chat, tout en surveillant des deux côtés qu'aucun garde n'ait la bonne idée de passer par là. C'est alors que son regard s'arrêta sur sa jeune amie. Eira contemplait le mur, visiblement très absorbée par une chose que lui ne voyait pas. Puis elle murmura quelque chose d'étrange :

_ "L'équilibre, on doit maintenir l'équilibre "

Dans le même temps, elle toucha le mur. Il le voyait, elle n'avait plus cet aspect éthéré. Elle était devenu matérielle, il aurait pu la serre contre lui sans qu'elle lui passe au travers. Touchant toujours le mur, son visage irradiait une joie profonde et sereine.

C'est alors que plusieurs choses se déroulèrent très vite. Une masse sombre entra en collision avec Eira et la projeta plusieurs mètres plus loin. Sous l'impact du choc celle ci redevint momentanément immatérielle et traversa le sol. Leïf eut alors juste le temps de parer un coup venu de nul part à l'aide de son avant bras. Il aperçu alors une masse d'étoffe sombre. Faisant jaillir la lame de son bras droit il tenta un contre fulgurant mais son coup ne trancha que l'air. C'est alors qu'il reçu un autre coup violent au torse qui le projeta à terre sur une longue distance. Pour retrouver son appui et freiner la projection il fit jaillir sa seconde lame de son bras gauche et l'enfonça avec l'autre dans le sol. Il chercha son adversaire des yeux mais dans la pénombre de la rue il ne le voyait nul assaillant, et n'entendait que le bruit presque imperceptible d'un tissu dans le vent. La retraite s'imposait. Mais avant qu'il ait eu le temps d'amorcer le moindre mouvement de fuite un nouveau coup lui parvint par l'arrière. Cette fois ci mieux préparé il parvint à parer et tourna sur lui même pour tenter de trancher son opposant mais une fois de plus il ne fendit que l'air. En revanche il pu voir son adversaire pleinement cette fois ci. Afin d'éviter son coup celui ci fit un bond fantastique dans les airs d'au moins quatre mètres avant de se rétablir sur le sol. Il portait une longue cape noire recouvrant tout son corps. Sous son capuchon, son visage était dissimulé par un masque blanc comportant d'étranges motifs pourpres.

Eira avait émergé du sol où l'attaque l'avait projeté. L'attaquant était plus fort c'était un fait, ils devaient battre en retraite. Son saut l'avait fait reculer il devait en profiter. Il porta la main à son arbalète et décocha un trait. Sans se soucier de savoir si il avait ou non touché sa cible il couru vers la fantôme espérant qu'elle soit de nouveau matérielle. Lui saisissant la main il la tira hors du sol. Fort heureusement elle ne pesait quasiment rien. La portant il couru à tout allure au travers des rues sans se retourner, bifurquant à chaque ruelle pour semer leur assaillant. Il connaissait non loin de là un souterrain secret. En temps normal il n'y serait entré que seul mais il courait peu de risque d'une quelconque trahison avec Eira. Tout en courant il s'en rapprochait. Lorsqu'enfin il y fut arrivé il souleva la trappe dissimulée derrière les caisses et tonneaux dans une petite arrière cour. Puis il plongea dans ses profondeurs s'assurant auparavant d'avoir semé leur attaquant. Une fois au sol il déposa Eira. Ce passage secret était constitué par un réseau de galeries qui reliaient les caves de plusieurs négociants en vin. Si contrairement aux égouts il était parfois parcouru par ses propriétaires il restait tout de même très pratique.

Observant Eira une nouvelle fois, il s'attarda à nouveau sur le fourreau présent dans sa tenue. Lorsqu'il l'avait vu pour la première fois, il n'avait retenu d'elle que son apparence de jeune fille, apparence enfantine qui allait de paire avec son caractère. Mais la personne ou la chose les ayant attaqué n'avait rien d'un quelconque brigand. Qui avait elle vraiment été au cours de sa vie ? Il resta silencieux, la tête en proie à de nombreuses interrogations, regardant la jeune fille énigmatique qui lui faisait face, le sourire aux lèvres.

Quelque chose se glaça, puis se fracassa aux frontières de l'esprit d'Eira. Cette chose – elle refusait d'admettre consciemment ce qu'elle était en train de voir – l'avait figée dans une torpeur irréel, entre terreur et rage absolue, entre présent et passé.
Aussi lorsque Leïf la saisit par la main pour la trainer à bout de bras, comme on emporte un bout de chiffon flottant derrière vous, elle sut comment rester matériel, et sans y réfléchir, perdue quelque part dans ses pensées elle se laissa entrainer par l'Arme, oubliant tout de ce qui l'entourait, tentant d'enfoui ces étranges sensation qui éveillaient en elle l'écho d'un passé refoulée.

Pourtant une fois arrivée à destination elle se remit à sourire, redevant petit à petit la fantôme enjouée qu'elle était. Elle réalisa alors que Leïf l'avait entrainait dans des souterrains, peut-être une de ces fameuses galeries qui courraient sous la ville. Elle n'en avait explorer que très peu, préférant largement s'amuser là où le monde était. Elle secoua alors la tête comme un chien s'ébroue, et pendant un temps infime elle ressembla étrangement au canin qui sommeillait en elle.
« Tu as fait tomber la peinturlure Leïf »
Eïra ne semblai toutefois pas fâchée, car elle continuait de sourire d'un air amusée, maintenant qu'elle se remettait tranquillement à flotter au dessus du sol, et à pirouetter de ci de là , comme elle l'avait fait tant de fois incapable de tenir en place. Puis ses yeux se fixèrent le visage de son nouvel ami, et elle se figea presque une minute -exploit incommensurable pour la fantôme – et elle tapota du bout des doigts le fourreau vide qui se trouvait à la ceinture.
« Je pense que je devais avoir une épée avant... et des chaussures aussi; mais de toute façon c'est pas utile les armes, ca tombe ca glisse et hop ca sert plus pour un fantôme »
Une épée, à chaque fois qu'elle songeait à ce genre d'arme un frisson d’excitation teinté de colère parcourait l'échine de la fantôme, comme si elle réagissait à un ancien réflexe qu'avait eut son corps lorsqu'il était encore là.
« Bon pour la peinturlure ca sera une autre fois, quand on sera plus embêtait par des... par des ... »
Eïra secourra la tête à plusieurs reprises comme si elle espérait de faire sortir le mot de sa tête de sa manière, puis elle tira la langue et fit quelques grimaces plus ou moins étranges avant de lancer un grand -gaaaah- rageur. L'instant d'après elle fixait de nouveau Leïf mais cette fois ci avec une étrange gravité.
« C.N.I Chose Non Identifié! »
Un rire clair résonna dans l'air, et la fantôme se mit à chanter, une histoire d'une rencontre au crépuscule pour allez peinturlurer la ville.

« Dis dis dis on ira peinturlurer à nouveau ensemble ? Au fait c'est chouette cette endroit je connait pas, mais c'est mieux en haut quand même, tu viens souvent ici ? Par exemple on pourrait allez peinturlurer sur un vampire ils sont souvent super sérieux avec les fantômes. Ou alors tu habites ici ? C'est quoi ça c'est le truc qui rend les gens rigolos-aggressifs-déprimés ? »
C'était comme ci la fantôme n'avait pas du tout était perturbé par les événements récents, presque comme si elle ne s'était pas fait attaquer du tout, pourtant ce n'était pas tout les jours qu'elle se faisait éjecter au sol, elle qui avait tant de mal d'ordinaire à rester matériel. Soudainement Eira, se remémorant le trajet jusqu'ici se fendit d'un large sourire malicieux et se rapprocha comme à son habitude de Leïf, c'est à dire très près et très vite.
« Dis tu toruve pas que c'est marrant de flotter au bout de ton bras ? On fais vouic vouic comme si je volais et en plus j'ai pas fais paf à travers de ton bras, c'est pas génial ? »

Dans le lointain, une ombre chercher l'Arme qui lui avait filé entre les mains, et qui avait par la même subtiliser sa cible des yeux. Il ne lui faudrait pas longtemps pour les retrouver, et quand il aurait mis la main dessus il prendrait un malin plaisir à le faire souffrir, non pas parce qu'il l'avait mis en échec, car celui-ci serait somme toute temporaire, mais juste parce qu'il avait le pouvoir de le faire et qu'il aimait cela.
Et alors que Leïf et Eïra, enfin surtout la fantôme, discutait, il s'était déjà mis en route, sans savoir que la prochaine fois peut-être qu'il ne ferait pas le poids.
Il verrait bien...

Après tant de temps passé à chercher de la peinture, tout ces efforts pour repérer quelqu'un acceptant de la seconder dans cette quête farfelue, tout ceci pour se voir privée si rapidement du plaisir vandale tant convoité de barbouiller les murs, il aurait pensé que Eira trouverait beaucoup à redire aux derniers événements de la soirée. Pourtant elle ne semblait pas lui en vouloir. Au contraire l'état étrangement méditatif dans lequel elle s'était trouvé avait de nouveau laissé place à sa joie de vivre habituelle. Enfin de vivre... Elle marqua tout de même ce constat :

_ "Tu as fait tomber la peinturlure Leïf"

Cependant elle souriait, tout en le regardant. Lui resta songeur face à ce sourire. Indubitablement Eira était quelqu'un d'étrange. Elle tenait des propos sans queues ni tête, ne pouvait rester en place et avait des idées folles et même parfois un peu dangereuses. Mais sans trop savoir pourquoi, il appréciait sa compagnie. Sa fraicheur et sa candeur lui rappelait un temps très lointain d'enfance et d'innocence au milieu de nul part. Et son penchant aux tours et aux farces lui faisait penser à Akin son vieil ami. Nul doute que si ces deux là se rencontraient ils allaient en faire de belles ensembles. Eira passa ensuite sa main jusqu'à son fourreau vide avant de de déclarer :

_ "Je pense que je devais avoir une épée avant... Et des chaussures aussi; mais de toute façon c'est pas utile les armes, ça tombe ça glisse et hop ça sert plus pour un fantôme".

Ainsi donc elle n'avait aucun souvenir de sa vie antérieure. Dommage, il aurait bien aimé en savoir un peu plus sur ses origines et sur les mystères qui l'entouraient. Si ils avaient l'occasion de ses revoir, peut être pourrait il en apprendre plus sur elle. Mais son intuition lui disait que ce n'était peut être pas d'elle même qu'il obtiendrait le plus d'informations. Parmi les personnes la recherchant comme leur dernier assaillant il trouverait certainement une meilleure source.

_ "Bon" reprit Eira, "Pour la peinturlure ce sera une autre fois quand on sera plus embêté par des... Par des..."

Tiens donc avait elle eut le temps d'identifier l'attaquant ?

... C.N.I Chose Non Identifiée !"

Non bien évidemment.

Puis elle se mit à chanter, un chant traitant selon toute vraisemblance de leur rencontre avant de repartir dans l'une de ses tirades évoquant le désir de repeinturlurer ensemble, l'alcool présent dans les fûts autours d'eux qu'elle désignait par "le truc qui rend les gens rigolos-agressifs-déprimés" un résumé somme toute assez bien vu. Elle évoqua aussi l'envie de reflotter à nouveau accrochée à son bras tandis qu'il courrait.

La nuit était à présent avancée. Si depuis tout ce temps leur mystérieux ennemi ne les avait toujours pas retrouvé, il y avait fort à parier qu'il avait abandonné la partie. Eira ne risquait donc plus rien et de toute façon, tant qu'elle resterait immatérielle, aucun coup ne pourrait l'atteindre. Il était temps pour lui de prendre congé après cette soirée mouvementée.

_ "Je vais rentrer Eira" fit il "Ici ça n'est pas chez moi mais j'y passe souvent. Un de ces jours si tu y reviens nous nous croiserons peut être. En attendant fais bien attention à toi d'accord ?"

Leïf lui jeta un dernier regard, puis se dirigea vers le fond du tunnel et disparu dans les profondeurs obscures.





Voilà qui clot notre rencontre, j'espère que nous reposterons bientôt ensemble.